Lidl construit un mur de 10 m devant sa fenêtre, sa maison perd 20% de sa valeur

« Quand j’ai vu monter les plaques, j’ai fait un malaise ». Voilà les propos tenus par Magaly, une riveraine du futur Lidl de Darnétal, interrogée par Actu. Elle et son mari Laurent ont vu un mur de dix mètres se construire devant leurs fenêtres. Leur maison a perdu 20% de sa valeur (40 000 euros). Le couple demande à l’enseigne une indemnisation compensatoire.

Magaly et Laurent vivent là depuis trente ans. Ils ont élevé trois enfants dans cette maison avec jardin. Ils pensaient la vendre une fois à la retraite. Le couple n’imaginait pas être à ce point lésé au début des travaux, il y a un an. « A la veille de la décision de m’accorder une indemnisation, en juillet dernier, il [Lidl] m’a informée que ce n’était pas possible, que le service juridique avait refusé ma demande. »

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Le mur de 10m de haut du futur Lidl, construit devant leur maison

Le chantier a continué, les nuisances avec. Magaly se souvient : « Cela a commencé dès l’arrivée des immenses foreuses, avec les vibrations du matin au soir. Quand ils ont déconstruit le Super U, ils ont arraché les haies et résultat, des rats se sont réfugiés dans notre cave, des rats taupiers qui creusent la terre. Et je ne compte pas les projections de pierre et de poussière quotidiennes dans le jardin. »

Les riverains ont bien sûr été avertis et informés par les représentants de Lidl du futur chantier. Tous ont vu les plans, comme Magaly et Laurent : « Ils nous ont affirmé qu’il n’y aurait pas de désagrément. Mais moi, je n’y connais pas grand-chose et sur un plan, je ne suis pas capable de discerner qu’un mur fera dix mètres de haut ». 

Les riverains ont eu trois mois pour faire des recours

Les travaux se sont poursuivis. Christian Lecerf, maire de Darnétal, regrette la situation : « Il y a eu des rencontres entre les deux parties, mais le dossier a été refermé. Je pense qu’ils auraient dû faire des réclamations avant, au moment où il était possible de faire des recours, lors du dépôt du permis de construire. » Lidl affirme avoir mené le projet « dans le respect des règles d’urbanisme, qui prévoient une période de trois mois, dite de recours des tiers, offrant la possibilité à tous les riverains de s’exprimer. Certains l’ont d’ailleurs fait. »

Aujourd’hui, Magaly et Laurent sont consternés : « Avant, on avait vue sur le bois de Mesnil-Esnard, sur le parc de la sente Allais et également sur la tour Carville et son quartier. Maintenant, on ne voit plus rien. La vue est totalement occultée par ce mur de dix mètres. Et même en allant au premier étage, depuis les chambres, on ne voit plus que le mur. »

Les demandes formulées aujourd’hui sont hors délais

Le maire de la commune ne peut que compatir : « Je comprends leur désarroi, mais c’est trop tard ». Le service de communication de Lidl souligne également que les demandes formulées aujourd’hui sont hors délais : « L’esprit de concertation a prévalu pendant toute la période de conception du projet. Les travaux ont maintenant commencé et il est particulièrement complexe de modifier le projet validé par tous désormais ».