Corinne Masiero victime d’inceste : elle brise le silence pour la première fois « Ça ne s’oublie jamais »

mis à jour le 20 septembre 2022 à 09:15
Corinne Masiero victime d'inceste : elle brise le silence pour la première fois "Ça ne s'oublie jamais"
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Corinne Masiero a partagé son témoignage sur l’agression sexuelle dont elle a été victime à l’âge de huit ans. Elle brise le silence dans un documentaire diffusé le 26 septembre sur France 3 et intitulé « Inceste, le dire et l’entendre ».

Corinne Masiero a accepté de briser le silence sur l’inceste dont elle a été victime alors qu’elle était enfant. La comédienne de 58 ans témoigne dans un documentaire diffusé le 26 septembre prochain sur France 3 et intitulé « Inceste, le dire et l’entendre ». Invitée sur France Inter ce lundi 19 septembre, elle explique souhaiter lever le tabou entourant l’inceste. Elle s’est également livrée sur l’agression sexuelle qu’elle a subie quand elle avait huit ans.

L’interprète de Capitaine Marleau a expliqué les raisons de son témoignage. Elle partage au micro de Sonia Devillers : « Parce que c’est important de prendre la parole. Parce que c’est important de participer à des projets et à des films comme celui d’Andréa [Rawlins]. Parce que la parole, c’est l’étincelle qui permet de faire bouger les choses après. » Comme elle, six autres personnes ont accepté de raconter leur histoire face à la caméra de la journaliste.

Corinne Masiero souhaite lever le tabou sur l’inceste

Corinne Masiero est très engagée dans le combat contre les violences faites aux femmes. Elle sera notamment à l’affiche de Boomerang, le mercredi 5 octobre, en prime sur France 2, qui traite du harcèlement sexuel au travail. Auprès de Télé-Loisirs, elle a partagé que « tourner dans Boomerang est un acte de militantisme » et que « regarder Boomerang, c’est déjà en soi un acte militant. » Elle a ajouté que le tournage avait été particulièrement compliqué pour elle. « Ça a réveillé des choses. Il y a eu des larmes de douleur, de soulagement et de partage avec l’équipe. », a-t-elle expliqué.

En France, près de sept millions de personnes disent avoir été victimes d’inceste. « On parle de ces chiffres qui touchent les familles incestuées. Je le constate, quand je fais des concerts avec Les Vaginites. On demande dans le public qui a été touché directement ou indirectement. On observe une forêt de bras se lever. Ça touche tout le monde, directement ou indirectement. », a constaté Corinne Masiero sur France Inter.

La comédienne emblématique de France 3 a ensuite confié avoir mis « plus de 45 ans » avant de pouvoir en parler. « Quand on a été victime, le cerveau occulte parfois le traumatisme. Il y a un mal-être qui se traduit par des phobies, des vomissements, des évanouissements, des dépressions. Et on ne sait pas d’où ça vient. », a-t-elle révélé. Avant d’ajouter : « Je suis déboussolée parce qu’hier, je suis allée voir un documentaire sur l’inceste auquel j’ai participé en tant que témoin. Ça ne s’oublie jamais quand on a été victime. Jamais. »

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« La parole, c’est notre première arme »

Corinne Masiero souhaite encourager les victimes d’inceste à prendre la parole à leur tour. « Ce documentaire marque une étape très importante. Il suffit parfois d’une voix qui s’élève pour que d’autres suivent. Parlez-en, parlez-en, parlez-en ! La parole, c’est notre première arme ! », a-t-elle affirmé. Toutefois, ce témoignage est aussi une épreuve très difficile pour la comédienne. « C’est douloureux, parce que je n’ai pas encore terminé mon travail là-dessus, mais ça fait partie de mon chemin. C’est le travail d’une vie. », a-t-elle ajouté.

C’est à l’âge de 8 ans que l’actrice a été agressée. Son agresseur, décédé il y a longtemps, avait dix ans de plus qu’elle. C’était l’un de ses cousins. Ce dont elle témoigne dans le documentaire, c’est aussi la banalisation de ce genre d’agressions au sein des familles. Les « blagounettes sur les femmes et les enfants. Ce n’est pas normal. », a-t-elle partagé. D’après elle, c’est important d’éduquer sur le sujet, de diffuser des films comme celui d’Andréa Rawlins. C’est « plus qu’un devoir de le regarder », a-t-elle affirmé.


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Marie France, magazine féminin