"Si j’avais su, je l’aurais gardée contre moi" : le bouleversant témoignage des parents de la petite Maëlys

Affaire maelys
"Sept à Huit Life" diffusait ce dimanche 21 août 2022 un reportage au cours duquel Jennifer Cleyet-Marrel et Joachim De Arojo, parents de Maëlys, kidnappée lors d'un mariage et tuée par Nordahl Lelandais, ont retracé la nuit du drame et confié ce qu'ils ont ressenti durant ces quatre ans d'enquête, de la découverte du corps de leur enfant disparu au procès.

Dans quelques jours, cela fera cinq ans que Maëlys De Arojo a été tuée par Nordahl Lelandais, à l'âge de huit ans et demi.

Dans un reportage de 50 minutes diffusé ce dimanche 21 août 2022 dans le magazine Sept à Huit Life, sur TF1, et disponible en replay sur MyTF1, Jennifer Cleyet-Marrel et Joachim De Arojo, les parents dévastés de la jeune victime, sont revenus sur les circonstances de la disparition de leur petite fille et ont partagé ce qu'ils ont ressenti durant les quatre années d'enquête, notamment ce jour où ils se sont retrouvés face au tueur de leur fille, lors d'une douloureuse reconstitution des faits.

Souvenirs de la nuit de la disparition de Maëlys

Interrogés chacun leur tour, les parents se souviennent de leurs derniers moments avec leur plus jeune fille, le 26 août 2017, lors de ce mariage en Isère où elle fut enlevée par un invité de dernière minute.

"Elle voulait monter sur mes épaules, je lui ai dit 'écoute ma chérie je suis fatiguée' - je venais de faire trois heures de route - je l’ai reposée à terre, elle est partie jouée avec ses copains, partie de la piste de danse… Et puis c’est la dernière fois que je l’ai vue", rembobine douloureusement le père.

'Elle est venue me voir, je lui ai demandé si elle voulait goûter du dessert (…), elle s’est assise sur moi et je lui ai fait goûter dans mon assiette. Elle n’a pas trop aimé (...) et puis elle est repartie. C’est la dernière fois que je l’ai vue. Si j’avais su, je l’aurais gardée contre moi", se souvient Jennifer Cleyet-Marrel, autrice de Maëlysma fille tuée à 8 ans et demi (éditions Robert Laffont).

Je lui ai demandé s’il avait vu Maëlys, il m’a répondu d’un ton presque blasé 'Non, je ne l’ai pas vu'. Je me suis dit alors : 'Je dois me faire des idées'. Je n’ai pas écouté mon intuition qui me disait que Maëlys était peut être avec lui.

Vidéo du jour

Puis vient le moment de la fête où la petite fille est introuvable. "Le DJ a appelé Maëlys au micro, une première fois, une deuxième fois, toujours pas de Maëlys. (...) On a fouillé partout. Dans les frigos du traiteur, dans les poubelles, partout", retrace la mère, qui, lors de ces recherches, s'est rappelée de celui que sa fille lui avait présenté, plus tôt dans la soirée, comme son "copain". L'homme avait montré à l'enfant des photos de ses chiens sur son téléphone.

Jennifer Cleyet-Marrel raconte : "Quand je l’ai trouvé, [Nordahl Lelandais] était sur le parking, il était tout seul, je lui ai demandé s’il avait vu Maëlys, il m’a répondu d’un ton presque blasé 'Non, je ne l’ai pas vu'. Je me suis dit alors : 'Je dois me faire des idées'. Je n’ai pas écouté mon intuition. [Celle-ci] me disait que Maëlys était peut être avec lui".

 Le jour de la reconstitution des faits, en présence de Nordahl Lelandais

Joachim De Arojo revient aussi sur ce terrible jour où l'enquêteur lui a annoncé qu'il avait retrouvé Maëlys. "J’ai eu comme un espoir de la revoir vivante, confie-t-il. Et puis, c’est là qu’il m’a avoué qu’il avait retrouvé un crâne…"

25 septembre 2018, date marquante pour la famille endeuillée. Nordahl Lelandais est extrait de sa cellule pour une reconstitution. Les parents de la petite fille ont tenu à être présents. La mère attend de ce rendez-vous "qu’il arrête de dire que [Maëlys] est montée volontairement dans sa voiture, qu’il assume ce qu’il lui fait vraiment, s’il y a eu viol ou pas ou pas", elle espère aussi apprendre les derniers mots de son enfant. 

Le père décrit "un regard froid, noir" du principal suspect. "Il ne baissait même pas les yeux, il a osé affronté mon regard, ajoute Jennifer Cleyet-Marrel. J’ai senti qu’il n’y avait rien, aucune âme, aucune empathie dans cet individu. Et malheureusement ma fille a croisé son chemin..."

Quand il nous a montré là où il avait posé son corps, où il avait jeté ma fille comme un déchet dans la nature, je lui ai dit que c’était un monstre, un pédophile, qui méritait qu’une chose, de croupir en prison pour toute sa vie.

Elle poursuit, déchirante : "Quand il nous a montré là où il avait posé son corps, où il avait jeté ma fille comme un déchet dans la nature, je lui ai dit que c’était un monstre, un pédophile, qui méritait qu’une chose, de croupir en prison pour toute sa vie".

Un drame qui a secoué la France

Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 août 2017, la petite Maëlys de Araujo disparaît lors d'un mariage en Isère, dans la ville de Pont-de-Beauvoisin. Son corps est retrouvé cinq mois plus tard, abandonné dans le massif de la Chartreuse, en Savoie. Un suspect est rapidement désigné, il s'agit de Nordahl Lelandais, maître-chien au profil intriguant, mêlé à d'autres affaires sordides. Il est condamné à la perpétuité le 18 février 2022.

Vendredi 18 février 2022 s'achevait le procès de celui qui a finalement avoué son meurtre. La cour d'Isère a condamné Nordahl Lelandais, 39 ans le jour du verdict, ancien maître-chien de Domessin (Savoie) à la prison à perpétuité pour le crime aggravé de meurtre précédé d’enlèvement et de séquestration sur la personne de Maëlys.

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