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Olivia, 7 ans, est décédée à cause des maladies imaginaires que lui avait inventé sa mère

par Maëlle Peron ,
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Une mère américaine a été accusée du meurtre de sa fille Olivia, âgée de 7 ans, pour lui avoir inventé une maladie imaginaire qui lui a coûté la vie. La mère la forçait à suivre des traitements et des opérations qui ont fini par la tuer.

Olivia était une petite fille de 7 ans et est décédée en 2017 des suites du syndrome d'abus médical de sa mère. Son histoire est similaire à celle de Gypsy Rose Blanchard, victime du syndrome de Münchhausen par procuration, qui avait fini par tuer sa mère quand elle a découvert qu'elle n'était pas du tout malade. Pour la petite Olivia, l’histoire a pris une autre tournure. Malheureusement, les traitements et les interventions qu'elle a dû subir à cause des maladies inventées par sa mère ont entraîné sa mort.

Lundi 10 janvier 2022 est une journée de début d’année très mouvementée. Kelly Turner, mère de la jeune Olivia et accusée de cette affaire, a plaidé coupable. Âgée de 43 ans, elle est accusée d’avoir manipulé sa fille et son entourage en inventant de fausses maladies à la petite. Olivia suivait des traitements médicaux et subit plusieurs interventions chirurgicales alors qu’elle n’était pas mal. Cette sombre manipulation lui aura coûté la vie.

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Une affaire particulièrement complexe d’après le procureur

Kelly Turner avait été inculpée en 2019 pour meurtre car le procureur avait affirmé qu’elle avait provoqué le décès de l’enfant en la présentant comme malade depuis six ans, au point même de mentir aux médecins de l’hôpital. Les charges retenues avaient finalement été allégées grâce à un accord passé avec le procureur dans lequel la mère a accepté de plaider coupable d’abus et négligence, des faits pour lesquels elle peut écoper de 16 ans de prison.

Cependant, le juge doit encore valider ou non cet accord. “Pour de nombreuses raisons, je comprends pourquoi nous en sommes là aujourd’hui. Mais cela reste difficile parce qu’il s’agit de la mort d’une jeune enfant. Un décès qui fait suite à une vie douloureuse, soumise aux tests et procédures effrayantes qui ont abouti à la mort de cet enfant. C'est inimaginable, et du point de vue de cette cour, cela serait généralement passible des peines les plus sévères”, a déclaré le juge lundi dernier. Le procureur adjoint en chef du district, Christopher Gallo, a ajouté que l'affaire était extrêmement complexe et que les procureurs ne pouvaient pas identifier un “moment exact dans le temps” où les abus ont commencé.

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Les doutes des professionnels de santé

Pour rappel, c'est autour de 2012 que Kelly Turner aurait commencé à dire que sa fille était malade. Elle affirmait que cette dernière avait reçu un diagnostic d'encéphalomyopathie neuro-intestinale, qui lui aurait causé une insuffisance intestinale. A l’époque, elle a lancé une page de collecte de dons qui avait récolté près de 23 000 dollars. Elle y expliquait que sa fille née prématurée souffrait aussi d’autisme, de troubles épileptiques, de retards de développement et d'une tumeur. La mère aurait aussi reçu près de 600 000 dollars en prestations Medicaid et en dons, malgré le fait que son mari travaillait pour une entreprise qui aurait dû fournir une assurance médicale à ses enfants.

Pourtant, à l’époque où Olivia était “malade”, les médecins et infirmières de l’hôpital pour enfants du Colorado avaient évoqué la possibilité qu’elle soit médicalement abusée par sa mère. L’établissement hospitalier avait choisi de lancer une enquête interne qui avait établi qu’il n’y avait pas besoin de faire appel aux services sociaux, malgré ce que la loi impose dans cet État. L’affaire avait été relancée lorsque la mère avait amené la sœur d’Olivia à l’hôpital en affirmant qu'elle souffrait des os en raison d'un cancer. C’est là que les médecins ont réalisé qu’elle mentait. Face à ces manquements, l’hôpital a dû verser 25 millions de dollars à la famille de la petite fille en compensation. Les proches auraient d’ailleurs l’intention de parler durant la prochaine audience, afin de “s’assurer que cela n’arrivera pas à d’autres enfants”.

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Une condamnation difficile à établir

L’enquête a juste montré que le dossier médical d’Olivia s’étendait sur des années, raison pour laquelle il est difficile d’établir “une condamnation”. Chrisopher Gallo a poursuivi en disant que “Cette justice n’est pas parfaite, loin de là. Mais cet accord est dans l’intérêt de la justice. C’est pourquoi nous demandons à la cour d’accepter l'accord.”

Maëlle Peron