Coupures d’électricité : les vétérinaires inquiets car non prioritaires, « Les animaux ont droit à des soins »

mis à jour le 4 avril 2024 à 14:09
Coupures d'électricité : les vétérinaires inquiets car non prioritaires, "Les animaux ont droit à des soins"
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Les vétérinaires ont fait part de leur vive inquiétude face aux possibles délestages électriques qui pourraient survenir en janvier prochain.

Les coupures d’électricité qui pourraient prochainement survenir inquiètent de plus en plus les vétérinaires. En effet, ces derniers ont indiqué que celles-ci auguraient de graves conséquences pour les soins prodigués aux animaux. Plusieurs professionnels exerçant en Auvergne ont tenu à alerter les autorités sur les risques encourus. France 3 Auvergne Rhône-Alpes a ainsi partagé leur témoignage.

Alors que le délestage devient une hypothèse de plus en plus plausible à l’approche de l’hiver, de plus en plus de professionnels font part de leur appréhension. En effet, la puissance électrique française est bien loin de son niveau optimal. À quelques jours du solstice d’hiver, plusieurs centrales nucléaires sont encore à l’arrêt. Résultat : la puissance disponible en janvier prochain ne dépassera pas les 45 GW et devrait même plutôt se situer autour des 40 GW, selon RTE. Ainsi, contrairement aux hôpitaux, les cliniques vétérinaires pourraient être impactées.

Des cliniques vétérinaires qui ne sont pas considérées comme « prioritaires »

Laurent Planeix, président du Syndicat régional des vétérinaires d’exercice libéral Auvergne-Rhône-Alpes, a ainsi confié : « On pourrait espérer qu’on soit considérés comme prioritaires, mais pour l’instant, on n’a pas d’assurance par rapport à ça. On est dans un secteur commun à tout le monde et je ne vois pas comment on pourra faire pour éviter des coupures ». Le praticien a également tenu à détailler les effets sur les soins prodigués aux animaux. « Cela peut avoir des conséquences sur des structures qui ont une activité chirurgicale. Lorsque l’électricité est coupée, tout le matériel qui peut servir au monitoring de l’anesthésie risque d’être inutilisable. […] Cela peut beaucoup handicaper notre activité. » 

Le professionnel a ainsi rappelé les mesures prises pour les hôpitaux, afin que ces derniers ne soient pas concernés par les éventuelles coupures. C’est également le cas de certaines cliniques, ainsi que du SAMU. « On sera amenés à déprogrammer les opérations, sauf que certaines sont urgentes. Si on ne peut pas faire de radio pendant une demi-journée ce sera compliqué. Ne serait-ce que pour un simple frottis sanguin, il faut de l’électricité, pour le regarder avec un microscope. Pour faire une échographie, il faut de l’électricité », a-t-il partagé.

Une activité qui a pourtant toute son importance en France

Laurent Planeix espère ainsi qu’un dispositif sera mis en place par le gouvernement pour éviter les risques. « On est souvent les oubliés des listes de sites prioritaires. Il va y avoir une démarche de la part du syndical, qui sera relayée localement. On ne sait pas trop où s’adresser. On souhaite être considérés comme une profession prioritaire quand il y a telles conditions. Même si on ne soigne pas des humains, mais des animaux, on a une activité qui a une importance pour les animaux et la société ».

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Les vétérinaires alertent : « On gère des animaux qui ont droit à des soins »

Marc Lafond, vétérinaire associé au Pôle Santé Chanturgue de Clermont-Ferrand, s’est, lui aussi, prononcé en faveur d’une protection des cliniques vétérinaires en cas de coupures d’électricité. « À partir du moment où on dit qu’il faut sanctuariser toutes les structures médicales, on doit en faire partie. Nous sommes des structures médicales. On gère des animaux qui ont droit à des soins. On peut estimer que l’activité vétérinaire ne devrait pas subir les délestages ».

Malgré la situation et les hypothèses mises en avant par le gouvernement, les vétérinaires ne souhaitent toutefois pas céder à la panique. « Ces coupures ne seront certainement pas très fréquentes, mais on se demande si on sera bien prévenus avant. Ces coupures vont nous obliger à nous adapter », a-t-il rappelé. Pour les particuliers, la « météo de l’électricité », prise en charge par EcoWatt, émettra trois jours à l’avance un signal rouge pour alerter du risque de coupures ciblées et temporaires. L’objectif est que chacun ait la possibilité de prendre des mesures afin de les éviter. Ces alertes surviendront en cas de situation très tendue du système électrique cet hiver.


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Marie France, magazine féminin