Maison squattée : ce couple de retraités vit dans son camping-car depuis deux ans, « Nous sommes des sdf »

Pierre et Monique Garcia sont contraints de vivre dans leur camping-car depuis deux ans et demi. En cause ? Leur locataire à l’Estaque, un quartier de Marseille, qui refuse de quitter leur résidence principale. Ils l’avaient mise en location pour partir en voyage. En effet, ils avaient pour projet de faire un tour de l’Europe en camping-car en 2017.

Le voyage prévu a finalement pris une tournure dramatique. Les retraités ont rapidement fait demi-tour en raison de graves problèmes de santé. Ils rentrent donc à Marseille, mais la personne qui occupe leur logement refuse de le quitter. Pire, celui qui est désormais considéré comme un « squatteur«  refuse de payer son loyer et les charges attenantes.

Deux ans et demi sans pouvoir accéder à leur logement

« Ça fait deux ans et demi qu’elle devrait avoir trouvé un appartement.« , a expliqué Pierre à BFMTV. « On a gagné le procès et elle était donc expulsable à partir du 14 septembre. Elle a demandé, à ce moment-là, une prolongation de six mois pour chercher un appartement. Elle fait tout ce qu’elle peut pour retarder l’échéance. », a-t-il ajouté. La situation ne fait que se dégrader depuis. Le couple a même dû s’acquitter de la dernière facture d’eau, d’un montant de 800 euros.

Quand le couple revient de son voyage, ils se renseignent alors sur les démarches pour retourner vivre dans leur bien. « Les propriétaires adressent ce qui s’appelle un ‘congé pour reprise‘ à leur locataire, afin de récupérer leur logement pour y vivre. Le délai légal d’application pour récupérer leur logement est alors de six mois, pour laisser le temps à la locataire de trouver un logement. », a expliqué à France 3 Maître Axel Poulain, conseiller du couple retraité. « En février 2021, le locataire devait partir, mais ne veut rien entendre. », a-t-il ajouté.

Un avis d’expulsion validé, mais qui n’a pas encore abouti

En attendant de pouvoir réinvestir son bien, le couple vit dans son camping-car. « L’hiver, il faut trouver des places, il faut trouver des aires. Si on trouve des aires avec de l’électricité, c’est mieux. Passer un hiver encore comme ça, pour nous ce n’est pas possible.« , raconte Maryse au micro de BFM Marseille. « Nous sommes des SDF« , a renchéri son époux.

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Une période bientôt marquée par la trêve hivernale

BFMTV souligne qu’une décision de justice ordonnée au mois d’avril par un juge a validé l’expulsion du squatteur. Toutefois, l’intervention de la police pour la mener à bien se fait toujours attendre. « On est dans une situation où mes clients sont victimes, ils sont affectés médicalement et ils vivent dans des conditions qui ne sont pas adaptées à leur état de santé. », alerte Maître Axel Poulain. « Les délais d’expulsion d’un locataire sont très longs, il y a de fortes chances, même quand vous êtes propriétaires de bonne foi, que vous vous retrouviez sans logement.« , a-t-il ajouté.

Le temps presse. En effet, si l’ordre d’expulsion n’est pas exécuté avant le 31 octobre prochain, jour du début de la trêve hivernale, les retraités n’auront d’autre choix que d’attendre six mois de plus. De son côté, la préfecture des Bouches-du-Rhône assure que le dossier sera examiné « dans les meilleurs délais » et « avec la plus grande attention« . Elle a indiqué que « dans ce dossier, il est tenu compte de la situation des propriétaires qui attendent de retrouver leur logement pour y habiter et de celle du locataire qui est une personne en situation de handicap avec un enfant à qui il est prévu de pouvoir proposer une solution d’hébergement ». Les retraités espèrent désormais obtenir gain de cause grâce à la visibilité permise par les médias.